Par Isabelle Bougie Infirmière Clinicienne Et Conseillère En Santé Et Sécurité Du Travail
Mains moites avant un exposé ou une réunion, insomnie, brûlement d’estomac, absentéisme en augmentation, saut d’humeur ou bien témoignage d’un employé qui vient nous voir en nous informant qu’un collègue a fait un : « pétage de coche… » Il peut même arriver qu’une personne se présente à votre bureau, en larme vous informant qu’elle n’en peut plus et quitte en maladie, burnout ou en trouble d’adaptation, et vous n’avez rien vu venir ! Ces quelques indices nous font croire qu’une possibilité d’aide en gestion du stress serait à envisager dans votre entreprise. Qu’est-ce qui provoque le stress en milieu de travail ? Le stress peut-il nuire à notre santé et à notre sécurité ? Que pouvez-vous faire en tant qu’employeur pour réduire le stress en milieu de travail ? Que peut-on y faire pour y faire face ?Le stress, c’est quoi en réalité ? « Ça sort d’où ? » On ne peut pas aborder le stress sans parler de Hans Selye, ce docteur montréalais, d’origine autrichienne, qui en a fait une science. Il appelait le stress « le syndrome de l’air malade». Il a prouvé les effets du stress via : Le Département de psychiatrie de l’Université de Montréal. Il publie en 1956 « The stress of life » et y décrit le mécanisme du syndrome d’adaptation : « l’ensemble des modifications qui permettent à un organisme de supporter les conséquences d’un traumatisme naturel ou opératoire ».
On y retient trois phases consécutives soit : « la phase d’alarme, la phase de réaction, la phase d’épuisement ». Communément appelé le syndrome général d’adaptation ou le stress. Ensuite il développe le concept d’« Eustress », soit le bon stress. M. Selye démontre que le phénomène de stress est un mécanisme de vigilance salvatrice et que la sur vigilance est dommageable lorsque la quantité de demandes dépasse la capacité de réponse du sujet.
L’exemple récurrent que nous expliquons en soins cliniques est l’exemple de l’attaque de l’ours. 1. On entend l’ours, 2. On voit l’ours 3. On se sauve de l’ours 4. On a survécu à l’ours. Une fois, c’est possible, mais il y a une forte probabilité qu’au troisième ours, vous acceptiez de vous faire dévorer* ! *(Aucune connaissance scientifique ne prouve que l’ours vous aurait dévoré, et aucune notion de survie en forêt ne sera élaborée dans cet article)
Ce n’est pas tous les environnements de travail que l’on peut comparer à une jungle. C’est ce pourquoi, il faut définir le stress en milieu de travail. Le centre canadien d’hygiène et de santé du travail définit bien ce concept : « un ensemble de réactions physiques et émotionnelles néfastes pouvant se produire en cas de conflit entre les exigences de travail de l’employé et le degré de contrôle exercé par celui-ci sur la satisfaction de ces exigences. En général, la combinaison d’exigences élevées au travail et d’un faible contrôle de la situation peut entraîner du stress. (…) Le stress au travail peut provenir de nombreuses sources ou d’un événement isolé. Il peut avoir des effets autant sur les employés que sur les employeurs. On estime qu’un peu de stress est acceptable (ce que l’on qualifie parfois de « défi » ou de « stress positif »), mais lorsque le niveau de stress dépasse ce que l’on est en mesure d’assumer, des changements mentaux et physiques peuvent se produire.
Hans Selye élabore les concepts de stress négatif (défavorable) et de stress positif (favorable) en laissant entrevoir qu’il est possible de transformer un stress négatif en stress positif. Cette adaptation au stress n’est possible que par l’entremise d’une bonne gestion permettant le développement des compétences individuelles et collectives. Heureusement, ce sont des compétences qui s’apprennent et c’est pourquoi nous offrons des formations propres à votre entreprise afin de vous aider, vous guider et vous outiller en lien avec cette problématique.
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